L'usage fulgurant du robot conversationnel ChapGPT dans le monde de l'éducation s'explique, en partie, par sa capacité à fournir des résultats qui peuvent être impressionnants et spectaculaires. Le robot propose des réponses à des interrogations formulées en langage naturel en rédigeant des synthèses sur des sujets très larges.
En fait, ChatGPT est un assistant virtuel issu des travaux de la société OpenAI. Il est conçu comme un modèle de saisie automatique très avancée capable d’interpréter des consignes simples ou complexes. Puis, il prédit la réponse la plus logique à une suite de mots, selon un principe de probabilités.
Pour faire cela, il est alimenté par des données massives provenant de sites internet comme Wikipedia ou Github. Il utilise des techniques basées sur l'apprentissage automatique (machine learning) et les réseaux de neurones pour sélectionner, combiner ou synthétiser les contenus.
Cette technologie soulève de nombreuses questions. Dans l’enseignement, certains y voient des menaces qu'il faut contrôler. En effet, comment savoir si les connaissances présentées par un étudiant sont issues d'une intelligence humaine ou artificielle ? Comment peut-on vérifier la fiabilité des réponses quand on n'a pas accès aux sources de données ? Comment savoir si la qualité d'un travail intellectuel n'a pas été augmenté par un robot ? Mais au-delà de l'inquiétude légitime que suscite ce type d'outils sur les enjeux de propriété intellectuelle, d'éthique ou d'équité, c'est surtout la façon traditionnelle de transmettre et d'évaluer les connaissances qui est remise en cause.
Pourtant, malgré ces menaces, certains voient dans cette technologie de réelles sources d'opportunités. Savoir formuler des consignes à une intelligence artificielle pour obtenir les meilleurs résultats va devenir une compétence recherchée et utile.
Dans les prochaines années, il sera trivial d'utiliser un robot pour rédiger une note de synthèse, répondre à un client, promouvoir un produit, etc. Il est donc difficilement concevable d'empêcher les managers de demain d'utiliser des outils nécessaires à leur performance. Tout l'enjeu consiste donc à apprendre à bien utiliser ces outils en ayant conscience de leurs limites. L'intelligence artificielle pourrait devenir un partenaire à part entière dans les dispositifs d'enseignement où les étudiants, les enseignants et les robots collaboreront ensemble.
PS: cet article est produit par un humain !
Olivier MAMAVI
Professeur associé PSB et chercheur en data management